Je suis titulaire d'un Master 1 en Histoire de l'art photographie contemporaine à l'université de Paris-Sorbonne et d'une Licence en Arts plastiques section photographie à l'université de Vincennes Saint-Denis Paris 8.
Après un peu plus de vingt ans de passion photographique, entre 2000 et 2002, j'entreprends des études approfondies dans le Centre Jean Verdier avec Carlo Werner pour maîtriser la photographie argentique, la photographie numérique, la photographie en studio et le travail en laboratoire. Ce qui m'a donné l'envie depuis de me lancer dans la photographie artistique.
J'ai aussi approfondi mon travail sur l'aspect visuel pour progresser dans la photographie. C'est pour cela que j'ai entamé des études sur la "Recherche artistique": Histoire de la photographie pour intensifier ma démarche artistique en étudiant la période classique et contemporaine au centre Jean Verdier et qui vient en complément de mes études d'arts plastiques et d'histoire de la photographie plasticienne à Paris 8.
Ces connaissances de l'histoire et des grand mouvements de la photographie m'ont permis de faire un choix sur le type d'image qui me correspond. Cela m'amène a avoir un concept.
J'ai pendant des années arpenté les rues de Paris avec mon appareil photographique en me rattachant au courant de la "Reality Street", un anglicisme consacré pour désigner un courant humaniste de la photographie: ce sont les personnages qui donnent vie aux rues et aux monuments par leurs attitudes, par leurs mimiques et par la lumière qu'ils modulent.
Ma démarche artistique s'oriente maintenant vers un questionnement du corps en déséquilibre, comme en état d'apesanteur. Je présente des individus, qu'ils soient en mouvement ou en repos, mais toujours sous un angle dynamique. Je cherche à montrer qu'il ne sont jamais dans un temps arrêté. Ils sont pris dans le mouvement même du temps, entre le passé et le présent, entre le présent et le futur.
Je propose une vision du corps à la fois intime et distanciée qui se matérialise par la superposition de deux types de formes: l'un, instantané est net; l'autre est rendu par divers mouvements qu'ils s'agissent de ceux du photographe, du médium même ou du choix de la vitesse.
J'ai commencé par m'inscrire dans la continuité des travaux d'André Naggar, et par la suite, j'ai été inspiré par les recherches plus poussées d'Edward Muybridge et d'Étienne-Jules Marey et par celles d'un mouvement italien, les Futuristes (Anton Giulio Bragaglia ou Boccioni).
Tout créateur qui travaille sur le corps en mouvement rencontre tôt ou tard Muybridge, Marey et, bien entendu le Nu descendant l'escalier de Marcel Duchamp. J'ai été fasciné par ces photographies, par leur approche du corps, à la fois intime et extérieure. Elles renvoient à un environnement neutre et hors contexte, à une ligne de partage entre hier et aujourd'hui, entre le passé et le présent. Il m'est alors venu l'idée de prolonger mes recherches sur le double, en laissant à Muybridge le soin de traiter du corps lui-même, tandis que je jouais avec la même image, en double silhouette, l'une étant nette et l'autre en mouvement.
L’œuvre mécanique de Paolo Gioli ou encore celle d'Adam Magyar m'ont conduit à prendre conscience de l'importance de la gestuelle dans le rendu esthétique d'une image, en insistant sur
l'intermittence, sur la saccade du mouvement, sur "la pose et la pause". Cela m'a amené à découvrir une autre forme de photographie du mouvement, la photographie véridique appelée aussi photo
finish. Toutes ces photographies surréalistes ont une valeur documentaire, alors que les œuvres de Jay Mark Johnson ont une ambition plus esthétisante. Je cherche à montrer l'importance de la
gestuelle en photographie à travers la photographie dynamique, le travail en "live style", la pose et la pause.